La psychogénéalogie est une approche thérapeutique qui s’intéresse à l’impact que peuvent avoir, dans notre vie, des traumatismes, des drames intenses, vécus par nos ascendants et qu’ils nous ont transmis à leur insu, et à notre insu.
Elle concerne toute personne qui éprouve une vulnérabilité particulière, source de souffrances, qu’elle ne s’explique pas et dont elle ne parvient pas à se libérer, parfois même après une psychothérapie ou une psychanalyse classiques.
Angoisses, peurs, culpabilité, maladie récurrente, schéma de vie répétitif, problème d’identité, conflits familiaux, relationnels etc… : ces difficultés peuvent en effet être reliées à un héritage inconscient d’évènements douloureux vécus par nos ascendants (drames secrets, deuils non faits, traumas…), et déposé en nous dès notre conception.
En nous amenant à entrouvrir les portes de la mémoire familiale, la psychogénéalogie nous ouvre en même temps vers le futur, vers la possible réalisation de notre propre chemin de vie, de notre propre identité.
« Nous sommes moins libres que nous le croyons, mais nous avons la possibilité de conquérir notre liberté et de sortir du destin familial répétitif de notre histoire en comprenant les liens complexes qui se sont tissés dans notre famille et en éclairant les drames secrets, les non-dits et deuils inachevés… »
Anne Ancelin Schutzenberger
L’idée que notre vie puisse être concrètement déterminée par l’histoire psychologique de nos ascendants n’a rien de nouveau. Elle est même extrêmement ancienne : c’est « la maladie des ancêtres », connue depuis des millénaires dans diverses cultures (chinoise, amérindienne, africaine…), sous diverses formes (religieuses, spirituelles, magiques, chamaniques), et attestant que l’inconscient familial interagit avec l’inconscient personnel pour le meilleur comme pour le pire
« Les fautes des pères rejailliront sur leurs enfants sur quatre générations » (Exode)
« Ce qu’un père enterre dans son jardin se retrouvera dans celui de son fils »
Proverbe arabe
Cette « maladie des ancêtres » revient en force de nos jours sous le vocable de « psychogénéalogie », celle-ci tenant compte bien sûr des recherches menées sur l’Inconscient depuis le début du XXe siècle, notamment par ces deux grandes figures que furent Freud et Jung.
Toutefois, c’est vers 1950 que datent les premières recherches véritables en psychogénéalogie (terme que l’on doit à Alexandro Jodorowski). Elles furent menées par une américaine, le docteur Joséphine Hilgard, qui a mis en évidence la dimension transgénérationnelle et ce qu’elle appellera « le syndrome d’anniversaire » après avoir constaté des répétitions statistiquement significatives d’évènements à des dates ou des âges identiques, en étudiant tous les dossiers des entrées d’un hôpital sur plusieurs années.
En ce qui concerne la France, c’est dans les années 1970 que le courant psychanalytique va s’intéresser à cette approche thérapeutique.
Au fil des années, des psychologues, psychothérapeutes, psychiatres, psychanalystes, psycho-sociologues etc… vont l’enrichir de leurs réflexions et de leurs travaux, contribuant à faire de la psychogénéalogie, à l’aube du XXIe siècle, un mouvement en pleine expansion dont l’émergence se constate dans de nombreuses écoles et pratiques.
Citons notamment : Anne Ancelin Schutzenberger, Didier Dumas, Serge Tisseron, Etty Buzyn, Maureen Boigen, Elisabeth Horowitz, Vincent de Gaulejac, Nicolas Abraham, Nadia Torok, et bien d’autres encore…
Enseignante de formation, ayant successivement exercé dans le secondaire pendant six ans puis dans le primaire pendant une quinzaine d’années avec une expérience de directrice d’école maternelle, j’ai également participé à la formation continue d’adultes (dans le cadre de cours du soir à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nîmes).
A la suite d’un parcours personnel approfondi (décodage biologique des maladies, gestalt thérapie et travail en mémoire cellulaire avec Myriam Brousse, fondatrice de l’Ecole de Mémoire Cellulaire à Paris), je me suis particulièrement intéressée à la psychogénéalogie compte-tenu de son impact dans ma vie. Cette approche thérapeutique, alliée à celles évoquées plus haut et expérimentées sur plusieurs années, de même que mon désir de transmission toujours présent, m’ont conduite tout naturellement à orienter ma vie vers la relation d’aide.
Ma formation professionnelle en psychogénéalogie s’est effectuée au C.F.T.T.A. (Centre de Formation aux Thérapies Transgénérationnelles d’Aquitaine - Bordeaux – sessions de Toulouse/Paris). Elle s’est enrichie d’une expérience d’assistante de formation dans ce même centre.
Par ailleurs, mon profond intérêt pour l’exploration de l’inconscient m’amène à suivre une spécialisation en psychologie jungienne à l’E.P.C. (Ecole de psychologie clinique – Aix en Provence).
« En règle générale, lorsqu’une personne se trouve, à l’âge adulte, dans une situation où elle ne se reconnaît pas, se sent bloquée, et ne parvient pas à effectuer les changements souhaités, il est probable qu’une ou plusieurs possessions transgénérationnelles sont à l’œuvre, et il convient de les clarifier et de les désamorcer ».
A. JODOROWSKI